Mise à jour le 12 juin 2006, mis en ligne le 12 décembre 2002
Figure représentant les ancêtres de Berek

(remarque: Frandla Bornstein,
la mère de Berek, est née Bornstein
voir le site des Bornstein 
pour plus d'information)

Berek ZALCENSZTAJN (1898-1954) marié à Basia Eidel FRAK (1906-1994)

Merci à Simon Salzenstein pour ces précieuses informations

Photo d'Icek et de Frandla (33ko), parents de Berek


Mariage de Berek et Basia, Paris, 1926 (88ko)

English version

Photo de Berek, Basia et deux de leurs enfants
(sans doute Paul et Simon)
à Paris dans les années trente (104ko)

Basia (25ko), années trente

 

Notre grand père Berek ZALCENSZTAJN (alias Bernard SALZENSTEIN), l’ainé de neuf enfants, [né le 2 septembre 1898 à Lodz, mort à l'hôpital Saint-Antoine de Paris le 31 janvier 1954] est fils de Frandla BORNSZTAJN (1866-1942) et de Icek Lajb ZALCENSZTAJN (1870-1942). Son père Icek exerçait un commerce dans la boucherie et se consacrait aussi au sacerdoce de rabbin. A l'âge de 16 ans, en 1914, Berek ZALCENSZTAJN s'enrôlait dans vraissemblablement l'armée allemande (Lodz était en zone occupée par l'Allemagne avant la première guerre mondiale). Cependant Berek n'en n'a jamais été lui-même bien sûr étant donné qu'on y parlait semble-t-il polonais, allemand ou russe... Une anecdote: Au cours de la guerre, il fut fait prisonnier par des militaires russes avec deux autres camarades. Ils furent emmenés dans le compartiment vétuste d'un train en partance pour l'est, plus profondemment en territoire russe, sous la surveillance d'un soldat en arme. Berek ZALCENSZTAJN et ses deux camarades prisonniers profitèrent d'un moment d'inattention pour lui sauter dessus et le désarmer, puis montèrent tous les trois sur le toit du wagon, d'où ils bondirent sur le toit d'un autre train circulant en sens inverse. Bien-sûr, il est permis de penser qu'un tel exploit a dû bénéficier d'un concours de circonstances favorables, soit du fait de la lenteur du convoi, soit durant un arrêt momentané. A la fin de la guerre, fin 1918, Berek ZALCENSZTAJN débarque en France où il vécu dans des conditions que nous ignorons jusqu'en 1920. Bien plus tard il racontait à son fils Simon qu'il avait ensuite contracté une dette en jouant, et que incapable de rembourser, il a dû s'engager dans la légion. Il sera donc légionaire de 1920 à 1923. Il participera à la guerre du Rif, au Maroc, cette 'sale guerre' coloniale méconnue des livres d'histoires, où les autorités françaises ont envoyé l'armée mater la rebellion marocaine. Berek ZALCENSZTAJN connaissait le yiddish, l'allemand, le polonais, le russe, le français, un peu l'arabe, et connaissait des notion d'hébreux. Il connaissait beaucoup de chansons en yiddish (qu'il a en particulier enseignées à son fils Simon). En 1923, il perd l'usage d'un oeil et est réformé. Il clot ainsi 7 années passées sous les bannières allemandes et françaises [par la suite il servira encore deux années supplémentaires dans l'armée française].

Berek ZALCENSZTAJN s’est marié avec Basia Eidel FRAK (alias Berthe) [nee à Grzymalow en Pologne le 4 novembre 1906, decedee à l'hôpital Saint-Antoine de Paris le 28 mars 1994]. Basia Eidel FRAK est la fille de Mme Chaja FRAK, dans une famille de quatre enfants. L'un de ses frères périra au combat en 1939. Une soeur de Basia est morte de faim dans le ghetto de Lodz. La dernière soeur, Fanny FRAK s'est exilée aux Etats Unis d'Amérique et vivait à New York dans les années 1960. Enfin le père de Basia Eidel FRAK est mort d'une maladie en 1916. Il exerçait la profession d'artisan dans la fourrure. Basia Eidel FRAK quitte la Pologne en 1923 à l'âge de 17 ans. Après un bref séjour de 15 jours à Vienne, en Autriche, elle débarque à Paris chez un oncle à elle qui était frère de Chaja, et qui logeait dans le quartier de Montmartre à Paris. Pour une raison inconnue, Basia Eidel FRAK n'y restera que 10 mois. On la retrouve ensuite en 1926 aux portes de Paris à Saint-Maur-des-Fossés (en Ile-de-France) où elle travaille dans un atelier de confection dans la finition des vêtements (pose des boutons etc...).

En 1926, Berek ZALCENSZTAJN travaille comme ouvrier dans une boucherie située près de la Place d'Italie, dans le treizième arrondissement de Paris. Basia et lui vont se rencontrer par l'intermédiare d'une amie commune. Ils s'installent dans un hôtel près de la vielle rue du Temple et se marient la même année, à la mairie du cinquième arrondissement. Berek change alors de travail pour occuper l'emploi d'ouvrier boucher charcutier chez Félix Potin, non loin de leur domicile. En 1927, nouveau déménagement, pour aller rue Sainte-Marthe, dans le dixième arrondissement de Paris. Dans la période qui va suivre vont naitre leurs cinq premiers enfants: Paul SALZENSTEIN (ne le 30 août 1929 à l'hôpital St-Louis à Paris, décédé le 8 juin 2006 à Caracas, Vénézuela, - père de Francine et de Marc), Simon SALZENSTEIN (né le 22 mai 1932 à l'hôpital St-Louis à Paris, dont je suis l’un des enfants), René Lazare SALZENSTEIN (né le 24 août 1934 à l'hôpital St-Antoine à Paris), Jacques SALZENSTEIN (né le 30 mai 1937 à l'hôpital St-Antoine à Paris, décédé tragiquement et prématurément le 3 août 1974 en Grèce lors d'un accident de plongée sous-marine), André SALZENSTEIN (né le 4 juillet 1939 à l'hôpital St-Antoine à Paris, père de Philippe et de François).

Durant l'occupation, Berek ZALCENSZTAJN sent le pire venir et décide d'envoyer sa famille en province, à Saulzais-le-Potier près de Saint-Amand-Montrond. Il bénéficiera semble-t-il du soutien d'amis dans la gendarmerie (de part son passé dans l'armée française). Il rejoindra ensuite sa femme Basia et ses enfants là-bas. Trois enfants vont naître durant la guerre: Georgette RIFFET (née le 27 janvier 1941 à Saint-Amand-Montrond dans le Cher, mère de Claire), Georges SALZENSTEIN (né le 13 septembre 1942 à Saint-Amand-Montrond dans le Cher, père de Myriam et d'Elise) et Marcel SALZENSTEIN (né le 28 septembre 1943 à Saint-Amand-Montrond dans le Cher, père de Corine et de Virginie). Le couple aura donc huit enfants. Berek ZALCENSZTAJN aidera la Resistance en transportant des messages, en effet il exercera là-bas la profession de vendeur de journaux à bicyclette. Les voisins l'appelait 'Paris-Soir' (du nom d'un journal qu'il vendait durant la guerre). Par la suite il n'était pas rare que l'on voit trainer sur sa table des journaux anarchistes comme 'Le Libertaire' ou communistes comme 'L'Humanité'. Pour l'heure, aidé de ses enfants les plus grands, il parcourt la campagne, apportant les nouvelles...

Fait important à souligner, en juillet 1944, deux de ses enfants respectivement agés de 14 ans et demi et de 12 ans à l'époque, Paul SALZENSTEIN et Simon SALZENSTEIN terminant alors leur année scolaire au collège de Saint-Amand-Montrond, vont échapper par miracle (grâce à leur professeur) à la tragédie des puits de Guerry où les nazis commetront un crime contre l'Humanité à l'image de ceux d'Ouradour sur Glane ou de Tulle. Les 24 juillet et 8 août 1944, 36 personnes de religion ou de culture juive sont jetées vivantes dans les puits de Guerry sous l'ordre du sous-préfet et milicien de Saint-Amand, Lécussan, un sinistre collabo français aux ordres de Vichy et des nazis.

A SUIVRE...

 

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